Consultations pour maladie de Lyme supposée : des étiologies très diverses mais pas beaucoup de maladie de Lyme - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
De nombreux patients viennent consulter pour suspicion de maladie de Lyme. Néanmoins, la part des patients avec une authentique maladie de Lyme reste discutée, les autres étiologies sont inconnues et les résultats du traitement d’épreuve n’ont pas été évalués.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus les patients consultant pour une suspicion de maladie de Lyme entre le 01/01/2017 et le 31/12/2017, et évalué leurs caractéristiques épidémiologiques (degré d’exposition aux tiques), cliniques (symptômes et signes), et biologiques (sérologie). La sérologie (IgG, IgM) était considérée positive si au-dessus du seuil pour l’Elisa et si présence d’au moins trois bandes au Western-Blot. Les patients non encore traités et suspects de Lyme étaient traités par la doxycycline ou la ceftriaxone. Le diagnostic de Lyme était considéré comme certain devant la présence de 4/4 critères épidémiologiques (exposition possible), cliniques (signes compatibles), biologiques (sérologie positive), et thérapeutique (réponse au traitement). Le diagnostic de Lyme était considéré comme possible devant la présence de 3 des 4 critères dont la réponse favorable au traitement.
Résultats |
Cent neuf patients (64 femmes, 45 hommes), d’âge médian 53 ans (12–85 ans) ont consulté. Parmi eux, 93 (85 %) ont séjourné en zone d’endémie, 63 (58 %) ont été exposés, et 58 (53 %) avaient décroché une tique de leur peau. La durée médiane des symptômes était de 16 mois (1–384 mois). Le nombre médian de médicaments déjà pris pour Lyme était de 1 (0–22). Le nombre médian de signes fonctionnels était de 3/patient (0–10). Le nombre médian de signes physiques était de 0/patient (0–2). Les tests Elisa étaient positifs chez 30/109 patients (28 %) pour les IgM, et chez 31/109 patients (28 %) pour les IgG. Pour le Western-Blot, les IgM faites chez 71/109 patients (65 %) étaient positives chez 4/71 patients (5 %), et les IgG pratiqués chez 74/109 (68 %) étaient positives chez 19/74 (25 %). Parmi les 109 patients, 80 (73 %) ont été traités : 59/80 (73 %) sans succès, 13/80 (16 %) avec succès, et sans possibilité de conclure formellement chez 8/80 (10 %). Au total, 93 des 109 patients (86 %) n’avaient pas de Lyme, 8 (7 %) avaient un Lyme certain, et 8 (7 %) un Lyme possible. Les principales causes de consultation, chez les 93 malades sans Lyme, étaient psychologiques (syndrome de stress post traumatique, syndrome d’épuisement professionnel, harcèlement moral ou sexuel, dépression masquée) chez 26 %, neurologiques (SEP, SLA, …) chez 20 %, rhumatologiques (arthrose, scoliose, …) chez 16 %, et diverses chez 27 %.
Conclusion |
Seuls 8 % des consultations pour Lyme sont le fait de Lyme certain. Environ 1/4 des causes de consultations sont liées à une souffrance morale dont les étiologies sont diverses. Les autres diagnostics couvrent l’ensemble de la médecine. La prise en charge de tels malades relève donc d’une approche multidisciplinaire avec psychologue.
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Vol 48 - N° 4S
P. S14 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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